En quelques mots
Une jeune femme franchit les portes d’un service des urgences et nous entraîne dans le
monde si particulier d’un CHU, la nuit. Il y a Léo l’infirmier qui n’arrive pas à aller aux
toilettes, Ishtar l’urgentiste qui fume trop, Chanel l’infirmière qui remplace dans plusieurs
services, Annabelle l’aide-soignante qui cumule les tâches de ses collègues en arrêt,
Karim l’externe dépassé, Santana et Carmen venues prendre des nouvelles de leur frère,
Eva, interne en médecine, dont le corps, peu à peu,– à l’image de cet hôpital –, se
détraque. En dépit de la cadence, des réductions d’effectifs, de l’obsolescence du
matériel, entre larmes et fous rires, colères et révoltes, tou·te·s tentent de tenir contre
vents et marées.
De ces parcours qui se croisent émerge l’architecture d’un grand bâtiment, le point de
départ d’une traversée sociétale et poétique dans quatre services hospitaliers: les
urgences, la médecine interne, la réanimation et le centre de rééducation. Dans une
forme ludique et chorégraphiée, les cinq comédien.ne.s incarnent tour à tour les
différents personnages et transforment le plateau en virevoltant d’une situation à l’autre :
arrêt cardiaque, accouchement, tour des chambres, réunion de direction, pause
cigarette…On y raconte les ratés, les dérapages, les chutes, le fiasco et les
débordements ; les déclarations à la vie criées du fond des ventres, à venir en aide, à
faire du mieux qu’on peut.
Processus et création : une enquête menée depuis le réel
Entre ses mains est le fruit des recherches, des rencontres, et de l’immersion de
l’ensemble de l’équipe artistique dans le milieu hospitalier. Puis de sa transformation en
matière théâtrale : l’écriture d’une fiction par l’autrice, les improvisations imaginées
avec les comédien.ne.s, et la création d‘un univers scénique et musical esthétique et
décalé.
Ce spectacle est d’abord né de l’envie de parler de l’hôpital public avec comme point de
départ la relation qui se tisse entre soignant.e.s, malades et proches aidants. Il est venu
d’une nécessité, celle de donner à voir le travail des soignant.es, en particulier de nos
entourages, dans une appréhension sensible et ludique de leur métier. Et par là même de
comprendre leurs colères et leurs frustrations contre un système de santé qui nie une part
importante de leur vocation : la relation humaine et le soin.
C’est un regard sur l’hôpital public non pas objectif ou globalisant mais qui se situe
depuis les corps et les émotions. Depuis l’épuisement, l’empathie, la sympathie voire
l’amour, les cas de consciences et les colères, qui surgissent dans cette machine-hôpital
qui soigne et qui parfois décourage et broie. Présences silencieuses et rituels répétés,
urgences ou attentes ; veilles ou soins quotidiens dévoilent un ballet de rencontres dans
ce lieu si particulier ; où tout le monde une fois dans sa vie passe, où l’on naît toujours et
où l’on meurt parfois.
Texte : Julie Rossello-Rochet
Mise en scène : Julie Guichard
Avec la collaboration artistique de l’ensemble de l’équipe
Jeu : Amélie Esbelin (Liza Blanchard à la création), Benoit Martin (Ewen Crovella à la création), Manon Payelleville, Nelly Pulicani et Côme Thieulin (par ordre alphabétique)
Chorégraphie : Jérémy Tran
Création musicale et sonore : Morto Mondor
Scénographie : Camille Allain-Dulondel
Lumières : Arthur Gueydan
Costumes : Bertrand Nodet
Régie son : Martin Poncet et Jean Gueudré
Régie lumière et générale : Bastien Gérard et Zael
Administration, production et diffusion : Julie Lapalus
Avec l’accompagnement de La Loge. Alice Vivier et Marian Arbre
Soutien administratif : Iona Petmezakis
Remerciements
À Antoine, Florian, Milena, Thomas, Florence, Manon, Laury, Lauriane, Marjorie, Lionel, Mathieu, Isabelle, Vanessa et Raphaëlle pour leur engagement à nous raconter leur travail, merci à Paul pour ses conseils scientifiques.
Aux Services des urgences, de maladie infectieuse et de réanimation de l’Hôpital de la Croix-Rousse, à l’Hôpital Henry Gabrielle, au service de radiologie de l’hôpital de l’APHP Lariboisière, au service de médecine interne et des services hors soins des déchets, de la restauration et de la propreté du CHU Lyon-Sud et à l’Institut de formation en soins infirmiers de Thouars qui nous ont ouvert leurs portes.
Production Cie Le Grand Nulle Part
Coproductions et résidences : Théâtre de Villefranche-sur-Saône – Scène conventionnée, La Mouche de Saint-Genis-Laval, Le Méta Centre Dramatique National Poitiers Nouvelle Aquitaine, Théâtre Romain Rolland – Scène conventionnée de Villejuif
Coproductions : Centre dramatique national de Tours – Théâtre Olympia, Théâtre de la Croix- Rousse, La Passerelle – Scène nationale de Saint-Brieuc, PIVO – Scène conventionnée d’intérêt national Art en territoire, S’il vous plaît – Scène conventionnée de Thouars, Théâtre des Ilets – Centre dramatique national de Montluçon.
Soutiens : Ministère de la Culture – Aide au compagnonnage, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, Région Auvergne-Rhône-Alpe, département du Val-de-Marne, Point Ephémère – Paris, La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Groupe des 20 Auvergne-Rhône-Alpes, Théâtre 13 – Paris, une maquette a été présentée dans le cadre du Festival Fragments – La Loge, sur proposition du Théâtre 14 – Paris
Avec l’aide de l’Agence régional de santé Auvergne-Rhône-Alpes, la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre du programme régional Culture et Santé, animé par interstices.
Création le 4 octobre 2022 au Théâtre de Villefranche-sur-Saône – Scène conventionnée
La Cie Le Grand Nulle Part est associée au Théâtre de Villefranche-sur-Saône depuis 2020 et au Théâtre de Lorient à partir de 2023.
©Charlyne Azzalin