– Ce coup de hache qui a brisé la mer gelée en nous –
Il s’agit d’une enquête. Une enquête pour essayer de comprendre notre lien à des icônes de la culture populaire (artistiques, sportives, politiques ou autres) et à travers elles, notre besoin de vibrer, d’être galvanisé, d’être activé, d’être embrasé, de trouver une énergie vitale qui nous mette en mouvement et qui nous permette de partager des références communes.
Le point de départ de cette enquête serait un évènement : celui qui arrive dans la vie d’un personnage qu’on appellera « ELLE ». ELLE a 10 ans, et un soir de semaine, elle découvre Marlon Brando sur un petit écran de TV, dans un film en Noir et Blanc, L’Homme à la peau de serpent de Sydney Lumet. Cette rencontre est un bouleversement. Elle est hypnotisée par cette image qui lui apparaît. Cet évènement va être le début de toute une aventure, d’une quête, allant du mystère de la découverte à la déconstruction ou au questionnement de cette Figure devenue si familière. Au cours de cette quête vont se mêler des mémoires intimes et des mémoires collectives.
« Moi Le choc de ma vie c’est la finale de Roland Garros où Serena bat Venus, j’ai 14 ans, et alors qu’elle vient de perdre, Venus va prendre en photo sa soeur et elles en pleurent de joie.
Moi c’est Le dernier match de Jonny Wilkinson, j’ai 25 ans, il vient de gagner avec son équipe et il est acclamé, ovationné, par le stade de rugby tout entier y compris ses adversaires et tous leurs supporters qui viennent pourtant de perdre le match.
Moi c’est la voix de la Callas, sortie d’un poste de radio. C’est les premières notes de Casta Diva de Norma. J’ai 45 ans.
Moi c’est la mort de Serge Gainsbourg. Je l’apprends alors que je suis en train de danser sur une de ses chansons… un monde s’effondre pour moi, et pourtant je continue de danser. J’ai 32ans.
Moi c’est à Marseille, quand j’ai vu apparaître Amma. On était dans les gradins, et est-ce que c’est elle ou les gens autour, je ne sais pas, mais j’ai eu un pic d’émotions, en voyant cette femme dans cet endroit. Je vis ce qu’on appelle « le darshan ». J’ai 30 ans.
Moi, à 55 ans, j’ai découvert Johnny Hallyday et ça a été « comme un tsunami émotionnel qui m’arrive dessus ».
Extraits de premiers collectages
Le projet s’intéresse aux icônes produites par la culture pop, à la fascination, à l’admiration (même provisoire) que nous pouvons tous ressentir envers une personnalité du cinéma, du monde de la musique, de la politique ou même du sport. Dans la continuité d’une recherche commencée il y a quelques années à l’ENSATT autour d’un texte d’Anne-James Châton, sur des icônes féminines du 20ème siècle américain (Marilyn Monroe, Jacky Kennedy), le travail se réoriente vers une seule et même Figure : celle de Marlon Brando.
Pour cette création, il s’agit de mener une enquête sur ce phénomène de galvanisation, sur ces moments de vie qui nous donnent l’impression d’être soudainement « plus vivant que vivant », qui nous foudroient et nous touchent très intimement, sans que l’on puisse se l’expliquer.
« Ce coup de hache qui a brisé la mer gelée en nous » Franz Kafka
Projet porté par la comédienne Mathilde Panis, artiste associée au Méta.
Ecriture et dramaturgie Emmanuelle Destremau
Proposition collective de Mathilde Panis, Daniel Larrieu, Emmanuelle Destremau, Charlotte Arnaud.
Interprétation Emmanuelle Destremau et Mathilde Panis
Collaboration artistique Daniel Larrieu et Théophile Dubus
Création sonore Benjamin Delvalle et Ruppert Pupkin
Régie son Benjamin Delvalle
Scénographie Charlotte Arnaud
Création et Régie lumière Nolwenn Delcamp-Risse
Régie générale Nolwenn Delcamp-Risse
Production déléguée Le Méta CDN – Poitiers Nouvelle-Aquitaine
Coproduction La Cie Astrakan
Remerciements L’OARA et La Méca Bordeaux, Le CentQuatre Paris
Mathilde Panis comédienne et coordinatrice du projet
Mathilde Panis a été formée à l’ENSATT. Elle y travaille, entre autres, avec Alain Françon, Anne-Laure Liégeois, Daniel Larrieu, Armand Gatti, Philippe Delaigue, Christian Schiaretti, Guillaume Lévêque, ou encore Marie-Christine Orry. À sa sortie d’école, elle est engagée par Pascale Daniel-Lacombe pour la création de #JAHM et la reprise d’À la renverse. Leur collaboration se poursuit avec deux autres spectacles : Comme un vent de noces et Dan Då Dan Dog. En parallèle, elle joue au TNP de Villeurbanne dans Ombres de Clara Simpson et travaille sur différentes créations de Lisa Guez, Maryse Estier, ou encore Philippe Delaigue. Dès 2021, lorsque Pascale Daniel-Lacombe est nommée à la direction du CDN Le Méta (Poitiers), elle devient l’une des « Artistes du vivier » associé au CDN. Elle participe aussi à plusieurs lectures publiques, enregistre régulièrement des fictions pour France Culture ou France Inter. Elle tourne au cinéma sous la direction d’Eugène Green, Frédéric Fonteyne, Safy Nebbou, Gabrielle Stemmer ou encore Steve Achiepo. En 2019, elle fait partie de la promotion d’Emergence-Cinéma. En 2020, elle reçoit le Prix d’interprétation du Festival de Trouville pour le film Haut les pulls, de Steve Achiepo.
Emmanuelle Destremau autrice – chanteuse – compositrice – performeuse – réalisatrice
Elle a réalisé 8 documentaires à Gaza, New York et Paris et est autrice d’une quinzaine de pièces de théâtre éditées au Bruit des Autres, chez Quartett, Editions Théâtrales, Lansmann. Finaliste du Grand Prix de littérature dramatique pour Les Violette, adaptée au cinéma par Benoit Cohen en 2009, elle est aussi scénariste. En 2020, elle publie chez Quartett le récit autobiographique Border Ghosts dans lequel elle revisite 3 années de travail dans les Territoires Palestiniens. Son dernier texte Random Access Memories reçoit la bourse des écrivains de la Région Ile de France en 2021.
Chanteuse sous le nom de Ruppert Pupkin, sa seconde peau, elle sort plusieurs albums et tourne à travers l’Europe. Lauréate du prix SwissLife à 4 mains pour son 2e album, elle compose aussi pour des BO de films et de spectacles. Actrice et performeuse, artiste associée au Théâtre de Chambre, au Théâtre Am Stram Gram à Genève, elle a créé de nombreux spectacles à 4 mains avec Elodie Segui, avant de fonder le collectif Choke en 2019. Elle collabore depuis plusieurs années avec Fabrice Melquiot, le collectif Eskandar sur des performances d’écriture et de musique et travaille à la dramaturgie avec Alice Laloy. Sa dernière création Montagnes, inventée avec la plasticienne Sarah Jérome a vu le jour à la Comédie de Colmar en février 2023. Elle crée aussi des ballades sonores pour le festival Antigel à Genève.
Benjamin Delvalle créateur sonore et régisseur son
Ce musicien multi-instrumentiste – guitare, basse, batterie, flûte, programmation électro, objets bricolés en tout genre – est aussi compositeur, interprète, arrangeur, réalisateur et ingénieur du son pour de nombreux groupes et projets musicaux (Lunalost, Ruppert Pupkin, Aldebert, Asa-i-Viata, Sinyaya Kozha, Tactilbox, Little Big Music, …). Diplômé de l’I.A.D. (Institut des Arts de Diffusion – Belgique), au quotidien il collabore avec de nombreux artistes de disciplines et de nationalités diverses. Théâtre, danse, performances, documentaires, films d’animation, installations sonores, il est sur tous les fronts. Musicien et designer sonore, il accompagne différentes compagnies de Théâtre comme : Théâtre du Prisme, Agence de voyages imaginaires, Théâtre de chambre, 7ème Ciel, Zaoum, Oiseau mouche, Teatro delle Ariette… De la captation à la diffusion du Son, de la composition au mixage des musiques, il développe au sein de ces compagnies un travail de design sonore allant de pièces musicales hybrides en multidiffusion, à des musiques rock et électro.
Daniel Larrieu collaboration artistique
Daniel Larrieu est une des personnalités marquantes de la danse contemporaine française. Né à Marseille, fréquentant la St Baume adolescent, danseur, puis chorégraphe, directeur du centre chorégraphique national de Tours de 1994 à 2002, metteur en scène, chanteur, acteur, Daniel Larrieu développe depuis plus de 40 ans un travail de création, riche et multiple, au sein de la compagnie Astrakan / Collection Daniel Larrieu. Chiquenaudes révèle l’originalité de son langage chorégraphique et remporte le deuxième prix au Concours de Bagnolet en 1982. Passant des Jardins du Palais-Royal où il répète, à la piscine d’Angers où il crée Waterproof, il traverse l’aventure de la danse des années 80, curieux des lieux, des rencontres et des expériences atypiques. Tout au long de ces années et jusqu’à aujourd’hui, des œuvres remarquées et d’envergure verront le jour : Romance en Stuc, Bâtisseurs, Gravures, Coda, Jungle sur la Planète Vénus, Attentat Poétique, Delta, On était si tranquille, N’oublie pas ce que tu devines, Never Mind, Littéral… À partir de 2004, il entame un cycle de rendez-vous publics hors-champ de la représentation théâtrale classique : Marche, danses de verdure, Lux , Bord de Mer. Il danse sur des plaques de glaces à la dérive avec le cinéaste Christian Merlhiot et produit une installation et un film : Ice Dream. En 2016, il crée une installation numérique à danser pour les enfants : Flow 612. Il multipliera les expériences artistiques, du récital de chansons inadmissibles avec Jérôme Marin et Marianne Baillot à l’incarnation des figures singulières et interlopes de Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet au théâtre de l’Athénée dans la mise en scène de Gloria Paris, Divine. Tout dernièrement en septembre 2019 il devient Maitre de danse dans le film d’Arnaud Des Pallières Degas et moi pour la 3ème scène en hommage. Il a été invité pour une CoOp à la maison des Métallos en Juillet 2021 sur le thème «On prend de la graine» pour laquelle il réalise la végétalisation de l’entrée du lieu. Daniel Larrieu a été administrateur délégué à la danse à la SACD pendant deux mandats de trois ans. Il a été également vice-président de l’ENSATT de 2016 à octobre 2021. Officier des arts et des lettres, Daniel Larrieu a été élevé, le 30 décembre 2017, au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Il terminera la formation de praticien à la Méthode Feldenkrais en 2023 avec Ifeld à Lyon après avoir suivi pendant trois ans PC5 – Self Wise à Paris. Il intègre ce travail à l’analyse du corps en mouvement. Il poursuit en Haute-Savoie, où il vit à présent, un travail sur le paysage par la photographie et le film.
Théophile Dubus collaboration artistique
Après une formation en jeu à l’ENSATT, Théophile Dubus a rejoint la troupe du CDN de Tours de 2015 à 2017, joué sous les directions de Jacques Vincey, de Marin Clavaguera-Pratx ou encore de Gwenaël Morin et Philippe Mangenot et fondé la compagnie FEU UN RAT !. Iel écrit et met en scène des pièces qui ont en commun d’être des comédies qui parlent de choses graves (comme par exemple : la mort), et performe régulièrement avec la conteuse et romancière Esmé Planchon et la dramaturge Vanasay Khamphommala. En outre, à l’instar de Mathilde Panis ou des compagnies Lapsus Chevelü et Astrakan, des artistes l’invitent regulièrement à accompagner leurs créations au poste de «collaboration artistique», ce qui lui plaît beaucoup.
Charlotte Arnaud scénographe
Charlotte se forme à la scénographie à l’école Boulle puis à l’ENSATT où elle écrit un mémoire sur l’idée d’un théâtre vernaculaire. En 2015, elle part en Angleterre travailler sur des scénographies urbaines avec les architectes constructeurs Nicolas Henninger et Fred Kief de l’ex-collectif EXYZT. À son retour en France en 2016, elle rejoint le groupe d’artistes et de chercheurs GONGLE, avec qui elle participe à des créations art-sport (Le Terrain des négociations, 2016 ; La cosmologie du cochonnet, 2020;2//, en cours) ainsi qu’un projet foot-art-urbanisme, Le terrain, le joueur et le consultant (2018), qui l’amène vers un théâtre collectif, participatif et fortement territorialisé. Au sein de ce groupe elle mène avec Lucile Poiret le projet de micro-aménagements urbains Terrain d’entente. La compagnie Fictions Collectives aiguise sa pratique du théâtre documentaire avec des spectacles déambulatoires racontant l’histoire de quartiers montreuillois (Les Déambulies 3 et 4, 2017-18) et la création de Tant D’Harmonie. Accompagnée par Thomas Bleton, elle mène la deuxième partie de leur projet Tous les garçons et les filles de mon âge. Iels travaillent avec un groupe très mixte d’habitant·es retraitées du 19ème arrondissement à la création d’un spectacle qui raconte leurs années 60, via les grands tubes qui les ont peuplées. Depuis 2020 elle travaille avec le collectif de théâtre documentaire LACAVALE, sur Noires Mines Samir d’Antoine Dheygere puis J’aurais aimé que le monde soit parfait de Julie Ménard, scénographiant le bunker post-apocalyptique d’un groupe de 12 adolescentes. Elle signe en 2022 le décor de leur spectacle L’âge de nos pères et les accompagne sur le projet MNS Stories avec de jeunes amateurices de Mons en Baroeul. Charlotte cofonde le collectif La Grosse Plateforme avec lequel elle créé Anatomie d’une playlist entre 2019 et 2021. Au sein du collectif, elle accompagne Marius Bartaux sur son projet de danse in situ La Patrouille, mène des ateliers théâtre avec différents publics et des karaokes documentaires. Elle co-créé le rassemblement de performances en espace public La Grosse Brute.
Nolwenn Delcamp-Risse créatrice lumière et régisseuse lumière
Nolwenn Delcamp-Risse est éclairagiste et régisseuse lumière. Après une première formation en régie Lumière au DMA de Nantes, elle intègre l’Ecole Nationale Supérieur des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT) à Lyon dans le département Conception Lumière.
Elle y rencontrera entre autres Thierry Fratissier, Marie-Christine Soma et Annie Leuridan qui marqueront sa sensibilité à la lumière. Elle travaillera avec Daniel Larrieu pour le spectacle Nuits.
À sa sortie de l’école, elle accompagne Philippe Delaigue au Bénin pour la reprise des Cahiers d’Histoire #3, puis continue son chemin avec la Compagnie de l’Eventuel Hérisson Bleu (Victor Bang, Cassandra) et la Cie Ostinato (projet ICAR, Illusions, Dom Juan) ainsi que la formation Miroirs Étendus en compagnie de l’éclairagiste Philippe Gladieux (Faust, I’drather sink, Un conte d’hiver, Winterreise). Elle collabore de manière régulière avec plusieurs compagnies de théâtre mais aussi en musique et opéra avec le festival La brèche en Savoie et la récente création de Carmen Étrangère /Familière d’Antoine Thiollier.
Crédit photo : Mathilde Panis