Lecture publique
Arthur Dreyfus et Anne Alvaro
Mise en lecture Laurent Charpentier
Les Grandes illusions d’Arthur Dreyfus
avec Anne Alvaro et Arthur Dreyfus
et la participation d’Ophélie Marsaud
Mise en lecture : Laurent Charpentier
Coréalisation Méta-TAP
C’est la première fois qu’est donnée à entendre la première pièce de théâtre du jeune romancier, virtuose et sulfureux, Arthur Dreyfus, auteur de Histoire de ma sexualité (Folio) et Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui (P.O.L). Ce goût d’inédit, ce frémissement, ce trac des grands jours est au cœur du dialogue même, mélange d’angoisse et de jubilation d’un fils et d’une mère qui cherchent à se dire… l’impossible à entendre ? L’incandescente actrice Anne Alvaro et l’écrivain lui-même (dans son presque premier et presque propre rôle) mènent la performance, de péril et délices, à son paroxysme. « Tout dire ou se taire », dit Julien Green dans son journal. Tout dire pour se taire, et, après le match où chacun pousse l’autre dans ses retranchements, après des évènements de musique et de magie du langage, après les Grandes illusions, reste la douceur de la pure présence à l’autre.
« Lacan parle mieux que moi de l’image que j’ai voulu peindre : « Le désir de la mère, ça entraîne toujours des dégâts. Un grand crocodile dans la bouche duquel vous êtes — c’est ça, la mère. On ne sait pas ce qui peut lui prendre tout d’un coup, de refermer son clapet. C’est ça, le désir de la mère. » J’aime cette métaphore du crocodile, car elle dit la férocité du combat. C’est une lutte sans merci, où tous les coups de crocs sont permis, puisque la règle pose dès le départ que le lien ne peut pas se défaire. »
Arthur Dreyfus
© Xavier Cantat